C’est qui le patron ?

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Nous avons eu le plaisir d’interviewer M. Bénard, nouveau proviseur de la cité scolaire de Mirande, comportant le collège de l’Astarac et le lycée Alain Fournier. C’est avec grand enthousiasme qu’il a répondu à nos questions sur son rôle dans ces deux lieux…

Tout d’abord, avant de venir ici, où exerciez-vous votre métier ?

Monsieur Bénard :«  J’étais le principal du tout petit collège Pasteur de Plaisance du Gers. J’y suis resté 7 ans. »

1) Le métier de proviseur en général

En quoi consiste le métier de chef d’établissement ?

M. B. : « Les chefs d’établissements organisent la vie d’un établissement : ils rythment les journées des élèves et des enseignants en planifiant leurs emplois du temps. Également, ils gèrent les finances en répartissant le budget dévolu, afin de permettre à la fois, l’entretien, la sécurité des biens, des personnes et la mise en place de projets pédagogiques… Nous sommes également les garants des études des élèves et gérons l’organisation des examens. Il nous faut aussi travailler sur l’orientation des élèves : assurer la liaison entre le collège et le lycée, mais aussi gérer les liens avec le supérieur afin de faire découvrir les filières d’excellence. Plus important encore, il nous faut garantir l’égalité des chances entre filles et garçons, en luttant contre les préjugés et en donnant confiance aux élèves. »

Comment communiquez-vous avec le personnel de l’établissement ?

M.B. : « En ce moment j’arrive, donc je dirais pas aussi bien que je le voudrais (ndlr : communiquer) ou que je le devrais mais nous avons à la fois les messageries académiques et nous avons l’ENT où les enseignants et les élèves communiquent énormément. On communique aussi par papier avec les notes de services, mais on peut aussi envoyer la copie numérique. Les collègues qui veulent me voir essaient de saisir un créneau ou ils peuvent venir me parler. Tous les moyens possibles de communiquer sont bons, on essaie de les mettre tous à profit. »

A quel type de réunions participez-vous ?

M.B. : « Je participe à différents types de réunions. Il y a tout d’abord les réunions internes à l’établissement, qui sont des réunions de fonctionnement, et de pédagogie. Il y a également les conseils de classes et parfois, les conseils de discipline… Ensuite, il y a les réunions externes : les premières sont les réunions de chefs d’établissements, qui se font pas secteur. Le Gers est effectivement partagé en deux bassins, celui d’Auch et celui de Condom : la cité scolaire de Mirande fait partie de celui d’Auch. En plus, il y a des réunions entre proviseurs autour de la préparation des examens, et de l’application des réformes. J’ai d’autre part, des réunions régulières avec Madame la rectrice, et parfois j’assiste à des séminaires, composés de conférences à thèmes. Enfin, il y a des réunions plus ponctuelles, avec la mairie ou les parents d’élèves par exemple… »

Est-ce-que vous prenez les décisions importantes seul ou avec d’autres personnes ?

M.B. : « Non, avec d’autres personnes : nous avons une équipe de direction qui est composée de l’agent comptable, du principal adjoint, des CPE du collège et du lycée et le secrétariat nous rejoint parfois. Nous avons aussi pour ce qui est du suivi plus particulier des élèves, l’équipe de veille que nous réunissons tous les 15 jours et qui est composée de l’assistante sociale, de l’infirmière, des CPE et de moi même et où on liste les élèves ou les familles qui ont besoin d’aide. Il y a aussi le conseil pédagogique avec l’ensemble des professeurs, les coordonnateurs de discipline et tous les collègues qui veulent y participer : c’est une instance autour de la pédagogie qui veille à l’application des réformes, des textes de loi et qui déterminent les projets qui vont être menés dans l’établissement. Il y a ensuite les professeurs principaux autour de l’orientation et de la vie de l’élève qui régulièrement m’apportent des informations, ils gèrent eux même énormément de choses avec les CPE avant même que ça n’arrive à mon niveau. Les CPE, elles, chapeautent l’équipe de vie scolaire, je suis donc entouré de gens et d’instances qui sont là pour me conseiller, nourrir ma réflexion et permettre au chef d’établissement de prendre des décisions dans l’intérêt de tous. »

2) Les spécificités de l’établissement

Quelles sont les spécificités de ce poste dans l’établissement ?

M.B. :« Le lycée Alain Fournier est un lycée qui est polyvalent. Nous avons les filières générales, professionnelles, nous avons une partie BTS qui nous permet d’accueillir des étudiants et puis nous sommes cité scolaire puisque le collège de l’Astarac dépend, pour sa direction, du lycée Alain Fournier, mais nous sommes sur des sites séparés. L’autre point c’est que le poste de proviseur adjoint a disparu il y a quelques années pour notre établissement donc ça demande au chef d’établissement de faire aussi le travail de l’adjoint. »

Y a t-il de grandes différences entre gérer le lycée et le collège (budget, organisation, réglementation)?

M.B. : « La différence majeure, c’est le public: vous êtes des lycéens qui ont une part de liberté plus importante. Le CVL (Conseil de Vie Lycéenne) est une instance qui permet de vous impliquer dans la vie du lycée et de vous responsabiliser. Il est très important pour nous que les lycéens s’expriment; on a besoin de vous entendre et de vous écouter pour répondre à vos besoins. C’est grâce à lui (ndlr: Le CVL), qu’est né en 2015 le CVC (Conseil de la Vie Collégienne).
De plus, au niveau du lycée, il y a plus d’examens, ce qui demande plus d’organisation.
En ce qui concerne le budget, le collège est financé par le département alors que les fonds donnés au lycée viennent de la région. »

Passez-vous plus de temps au collège ou au lycée?

M.B. : « Au lycée. Je m’applique à y passer plus de temps mais je ne vous cache pas qu’il y a eu certaines semaines où j’ai été quasiment toutes les après-midis au collège, mais en majorité, grâce à la présence de mon adjoint sur le collège, je suis naturellement plus souvent au lycée. Du fait qu’il n’y ait pas d’adjoint, ça m’oblige à être présent sur le lycée, sinon aucun travail ne serait fait, du moins administratif. Fort heureusement, les équipes pédagogiques sont là, dynamiques et il y a beaucoup de choses que les équipes de professeurs gèrent de façon très autonome, ce qui est une bonne chance pour l’établissement. »

Avec qui êtes vous en relation à l’extérieur du lycée et du collège ? Quelles administrations ?

M.B :« La région s’occupe du lycée, et le département du collège. Je suis aussi en relation avec les institutions d’Etats qui sont nos tutelles et l’inspection académique (Direction Académique des Services de l’Éducation Nationale). Au dessus nous avons Toulouse avec le rectorat et les différent services … Par exemple un service comme les inspecteurs pédagogiques régionaux qui viennent inspecter les professeurs dans l’établissement. Et puis d’autres services sur le remplacement des enseignants … Aussi, l’Etat paye les professeurs mais il donne assez peu d’argent pour faire les projets. Et là ce sont les collectivités qui ont la charge de cette partie là. Tout l’argent qui nous sert a fonctionner vient du département pour le collège et de la région pour le lycée. L’entretien des murs, les travaux, la sécurité, c’est aussi le département du fait de la décentralisation. »

3) Le lycée et le Plan Vigipirate

Y a-t-il plus de choses à gérer depuis les attentats ?

M.B : « Oui, il y a des choses vraiment contraignantes, qu’il faut faire pour assurer la sécurité, par exemple le fait de maintenir les portes et les portails fermés. On essaie de le faire avec souplesse : le grand portail d’entrée du lycée n’est pas verrouillé, mais il y a une molette qui nous permet de le fermer de l’intérieur très vite. Ce qui complique la vie, c’est que bien entendu on sécurise en rendant l’accès plus difficile : par contre on perd du temps pour sortir . Aussi au collège il y a de nombreux chantiers, ce qui nous oblige à surveiller les allées et venues. Ce sont des aléas qui compliquent la vie quotidienne mais d’un autre côté si nous voulons vraiment assurer la sécurité il faut vraiment le faire. On a des consignes qui sont difficile à appliquer : comme pour les fumeurs, on nous demande à ce qui n’est pas d’attroupement d’élèves à l’entrée pour qu’ils ne soient pas des cibles. Mais en même temps il est interdit de fumer dans les lieux publics…
Le plus important c’est qu’il n’y est aucun amalgame. »

 

Merci à M. Bénard de nous avoir accordé de son temps pour répondre à nos questions.
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