Un événement, une image, une opinion : La jeune fille à la fleur de Marc Riboud

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Présentateur : Aujourd’hui dans notre chronique « un événement, une image, une opinion », nous allons aborder le sujet des photographies marquantes ayant changé l’opinion publique. Elisa, va donc nous présenter et nous décrire l’oeuvre s’intitulant La jeune fille à la fleur, une photographie en noir et blanc, réalisé par Marc RIBOUD, en 1967 à Washington devant le Pentagone, aux Etats-Unis. Elisa, pouvez-vous nous en dire plus sur cet artiste ?

Invité :  Oui en effet, Marc RIBOUD est un photographe français, né le 24 juin 1923 à Saint Genis Laval et mort le 30 août 2016 à Paris. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut résistant. Il débute la photographie à l’âge de quatorze ans et en 1951, il quitte son poste d’ingénieur pour devenir photographe professionnel.

Présentateur : Dans quel contexte précis à été pris ce cliché ?

Invité : Le 21 octobre, lors de la prise de la photographie, est le jour où se déroule une manifestation contre l’envoie de ces jeunes citoyens durant la guerre au Vietnam, qui est un conflit qui divise fortement l’opinion américaine à l’époque. C’est un rassemblement qui réuni plus de 100 000 personnes. Nous sommes dans les années 60, où le mouvement hippies est à son apogée.  (« Paix et Amour »). Ces jeunes alors sont soutenus par de nombreuses personnalités intellectuelles et des artistes.

Présentateur : Intéressons nous maintenant plus spécifiquement au contenu de la photographie.

Invité :  Comme nous pouvons le distinguer, la photographie est en noir et blanc, le premier plan est net mais l’arrière plan est flou. Au premier plan, nous voyons une jeune fille sur la droite. Elle se tient debout, a les cheveux courts et tient de ses deux mains une fleur. La fleur est bien placée au centre de l’image. Elle porte une robe fleurie. Nous pouvons comprendre que cette jeune fille est une de ces jeunes qui manifestent contre la guerre au Vietnam. La robe qu’elle porte symbolise le mouvement hippies et ses cheveux courts sont une marque d’anticonformisme, qui est le refus de la soumission, dans ces années là. La fleur semble être un symbole de paix.  La fille de la photographie est nommée Jane Rose Kasmir. Cette jeune fille est seule sur la photographie mais elle est présente pour représenter l’ensemble des manifestants.Cette photographie semble représenter l’opposition des manifestants face à la guerre. Comme le fait Jane Rose Kasmir sur la photographie, tendre une fleur évoque le recueillement, la paix et peut-être même la foi. La fille est le symbole de ce qui a de meilleur pour l’être humain, la paix.

Présentateur : Ensuite, parlons maintenant des hommes positionnés en face de cette fille.

Invité :  En effet face à la jeune fille, des hommes jeunes casqués, qui tiennent tous un fusil à baïonnette qui sont pointés vers elle. Nous comprenons facilement que les personnes en face d’elle sont des soldats.  Ils tiennent des fusils, symbole de la violence légitime d’état, dirait Max Weber.
Ces objets sont en contradiction totale avec la fleur symbole de la paix. Ils sont tous alignés et nous ne pouvons pas voir la fin de cette alignement, les hommes sont dans le flou. Dans cette photographie, l’amour, la paix et le courage s’opposent à la violence, la guerre, la force et la brutalité.

Présentateur : De plus, comment est construite la photographie ?

Invité : Pour aborder le sujet de la construction de ce cliché, elle  est réalisé en construction binaire. Le côté droit s’oppose au côté gauche. La multitude d’hommes, d’oppose à la fille seule. Ils sont protégés elle est sans protections. 

Présentateur :  En effet,on remarque donc une totale opposition entre les armes et la fleur. Et quel a été l’impact de cette photographie ?

Invité : Cette photographie est devenue très célèbre. Et sur le cours de la guerre l’opinion publique a fortement évolué et partout se sont développés des grands mouvements internationaux et manifestations contre cette guerre. Je pense que cette photographie a fait changer l’opinion publique, car la fille est jeune et apparaît sans défense face à ces hommes armés. Elle est également seule, fâce à une multitude de soldats, qui sont indénombrables, les soldats sont dans le flou. Ce sentiment est accentué par la construction binaire de cette image.
Cette image iconique possède un décalage entre les éléments qui la composent. Roland Barthes parle à ce sujet de punctum, une forme de ponctuation qui, comme un point, rompt la continuité du message, du discours. La fleur, est comme une bizarrerie au milieu de la photo. Dans une manifestation, les manifestants ne possède pas de fleurs pour se défendre. La fleur est en totale opposition avec les armes

Présentateur : En faisant des recherches j’ai pu remarquer que lors de cette manifestation Marc Ribou a pris de nombreuses photographies mais il a envoyé la seulement la dernière de sa planche à son agence de presse. D’après vous pourquoi son choix s’est porté sur ce cliché ci ?

Invité : Tout d’abord c’est celle qui représente le plus l’opposition des deux côtés. La fleur est très visible au centre. Également son choix c’est probablement porté sur le fait, que c’est le seul cliché où nous voyons seulement la jeune fille sans la masse de manifestants derrière elle. Le fait que la jeune fille soit seule présente à première vue pour le spectateur une interpellation car elle nous parait en danger.
Pour conclure, je pense donc que cette photographie est devenue un symbole de cette période et de ces manifestations. Cette photographie ressemble fortement à une photographie prise récemment , le 1er mai 2016, en Allemagne, lors d’une manifestation de néonazis. La femme manifeste seule, face à un cortège de néonazis. Elle se trouve seule face à trois hommes. Elle lève le point et manifeste sont opposition.

 

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